Café repaire du vendredi 20 décembre 2013

à partir de 20h30

"Les partenariats public-privé"

Photo : café repaire de Locmiquélic, novembre 2013.

La privatisation des services publics est un sujet tabou pour n'importe quel (quelle) élue-e car la population reste très attachée à l'égalité sur le territoire. Les services publics constituent un enjeu important en terme d'aménagement et sont un des derniers remparts contre la barbarie capitaliste. Les enjeux ici sont énormes. Continuellement attaqués par les différents gouvernements de gauche comme de droite, les services publics résistent difficilement à la privatisation. Celle-ci se poursuit en prenant une autre forme pour apparaître plus acceptable aux yeux de la population. Et c'est à un véritable pillage des ressources publiques auquel nous assistons. Le partenariat public-privé, le soi-disant contrat gagnant-gagnant entre collectivités et entreprises tant vanté par certains élus n'est rien d'autre que la privatisation de ces services. La propagande menée est redoutable et efficace. A Lorient, la majorité des habitants est fière d'avoir une gestion publique de l'eau mais il suffit de se promener sur les bords du Scorff pour découvrir qu'il n'en est rien. Bien sûr, cette information n'apparaîtra pas dans les journaux, Lorient Agglomération soigne son image... Les raisons de la présence de Veolia à Lorient : Une figure du lobby de l’eau. Pierre V.

Un peu d'histoire. Faut-il le rappeler, les grandes privatisations des services publics ont été faites par des membres du parti socialiste : sous la présidence de F. Mitterrand, avec notamment le gouvernement Jospin qui a détruit les "PTT". Nous en subissons encore les conséquences, et nous continuons de payer un outil qui appartient depuis longtemps au peuple. Alors que les investissements énormes d'après-guerre étaient répartis sur plusieurs générations, nos enfants se retrouvent désormais avec une dette inventée de toute pièce par les technocrates pour rendre désormais "inéluctable" les politiques d'austérité. Pour faire croire à la nécessité de privatiser, il a fallu créer artificiellement une dette. La fameuse dette publique n'existe pas, elle est une machine de guerre. La santé, l'éducation, la culture... autant d'archaïsmes pour les requins de la finance, autant de secteurs qui représentent des milliards d'euros et échappent encore un peu à leurs mâchoires.

Pour combien de temps ? Les attaques sont constantes et concernent tous les domaines. Actuellement, l'attaque contre l'école publique est la plus grande menée depuis les vingt dernières années. La réaction est inexistente ou presque. La réforme des rythmes scolaires est le cheval de Troie de la  privatisation de l'école. Les parents d'élèves ne voient rien, l'enfumage est parfait, on discute chronobiologie alors que la multinationale "Total" vient d'investir 4 millions d'euros dans les temps d'activités périscolaires...  A lire l'accord cadre Total - ministère des sports et de la jeunesse.

Dans ce monde, les tigres portent une cravate, vous parlent de démocratie et contrat social mais c'est la mort qu'ils sèment autour d'eux. Des millions de personnes sont humiliées chaque jour et chaque jour est un long et dangereux chemin. Il faut coûte que coûte survivre dans cette jungle. Mais la paupérisation de toute la société est en route. Les coups de griffes sont désastreux. Et le contrat public-privé n'a que dix ans. Bienvenue dans le monde des prédateurs à l'affût d'êtres humains.